De mieux en mieux : après le fiasco des Patriot US et ce qui en a coûté à Riyad en termes militaires dans son injuste guerre contre le Yémen, l'Arabie des Salmane est sommée de se procurer le Dôme de fer israélien. Dans une étude, trois "chercheurs israéliens" en plaident ainsi la cause et exhortent le trône à se munir de ce système qui, soit dit en passant, est devenu même en Israël un sujet de dérision.
Le Jerusalem Post aborde dans un rapport des voies susceptibles de normaliser des relations d’Israël avec l'Arabie saoudite et conseille aux Saoudiens d’acheter le "Dôme de fer" pour contrer "la menace de l'Iran". Les trois auteurs font aussi quelques révélations sur des tractations en coulisse entre Tel-Aviv et Riyad à ce même sujet : « On dit souvent qu'Israël et l'Arabie saoudite coopèrent en catimini contre un ennemi commun qu’est l'Iran et ce cas particulier pourrait en être une parfaite illustration ».
Les auteurs font ensuite référence à l'idée évoquée en 2017 par le chef d'état-major de l'armée israélienne qui soutenait le bien-fondé d'un "échange d'informations et de renseignements entre Tel-Aviv et Riyad" autour de l'Iran pour affirmer que de tels échanges qui pourraient surtout se faire autour des "armes des mandataires iraniens" sont parfaitement à même d'aider à ce que des "contre-mesures" soient prises et que les armes "made in Iran" tels les drones ou encore les missiles de croisière soient contrées. Arrivés à ce stade de l'article, ils reviennent sur le fameux Dôme de fer, laissant entendre que le système serait en mesure de contrer une attaque comme celle qui a visé, le 14 septembre, Aramco.
« Israël et l'Arabie saoudite doivent développer des solutions technologiques conjointes sous la surveillance des États-Unis et partager les défis auxquels ils sont confrontés. Le développement de systèmes de défense rentables visant à contrer le projet de missiles iraniens pourrait être considéré comme un premier pas géant vers la concrétisation de cet objectif. »
La suite de l'article décrit une quasi-Apocalypse propre à terroriser les Saoudiens et à les pousser à s'acheter des systèmes de défense antimissile et antidrone israéliens : « Si quelqu'un doute de la gravité de la menace "iranienne", un simple regard rétrospectif sur les attaques de septembre contre les champs pétrolifères d'Aramco suffit pour l'en persuader. L'Arabie saoudite fournit 50% de l'eau potable de ses résidents avec des usines de dessalement, et si ces installations sont attaquées de la même manière, cela aura des conséquences catastrophiques ».
Cette plaidoirie pro-Dôme de fer a évidemment plusieurs objectifs : d'abord l'amorce d'une normalisation qui s'est déjà en grande partie avancée, ne serait-ce que dans le cadre de la guerre contre le Yémen, et qui implique depuis 2015 et très activement Israël. Mais il y a aussi un autre objectif, celui de contrer les critiques de plus en plus assassines qui visent le Dôme de fer, « pièce maîtresse » de la DCA israélienne.
Commentant la dernière escalade à Gaza (novembre 2019) les experts russes, pour ne citer qu'eux, soulignent que le Dôme de fer est "la honte d'Israël", un système dont le coût s'élève à des milliards de dollars et qui contrairement à ce que prétend l'armée israélienne "est loin d'être fiable pour ne pas dire largement inefficace" : « Il s'est avéré que ce système est l'un des pires missiles jamais créés au monde. Les experts attirent l'attention sur le fait que, lors des récents tirs de missiles depuis la bande de Gaza, le Dôme de fer n'a intercepté qu'une vingtaine de missiles sur un ensemble de 50 missiles ».
En ce sens, le Dôme de fer a démontré une efficacité de moins de 50%, ajoutent ces experts : « Le système de défense Patriot est destiné à intercepter à la fois des avions et des missiles balistiques à longue portée, quant au Dôme de fer, il est conçu pour abattre des roquettes et mortiers à courte portée, ainsi que certains avions. Or, dans l'un comme dans l'autre cas, la technologie israélo-américaine a totalement échoué et Riyad n'a certainement aucune raison de frapper à la porte israélienne. À moins que le régime saoudien veuille jouer cette fois le rôle de la "vache à traire" auprès d'Israël ou pire, placer son ciel et sa DCA sous la férule d'Israël », disent ces experts.